Rencontre avec Jean-Marc Boillot au George V dans le cadre des soirées "Les Mots et les Vins".
Tous les vins ont été servis en magnum avec ou sans carafage.
Mise en bouche avec le Puligny-Montrachet PC Champs Canet 1992. Il présente une robe bien dorée, signe d'évolution, brillante et limpide. Un premier nez poudré qui se développe à l'aération sur des notes florales (chevrefeuille, ylang) puis de brioche toastée et de miel et une pointe d'agrumes (citron vert). Une attaque souple qui se développe en rondeur. La finale est longue sur des arômes boisés vanillés qui évoluent vers l'exotique (passion).
Pour accompagner une tourtière façon landaise à l'aubergine poivrée et aux cèpes, le Pommard PC Rugiens 2003 (non carafé). Vendangé le 23 aout, il présente un caractère solaire. La robe est rubis, brillante, harmonieuse à l'oeil. Un premier nez puissant, expressif et complexe, sur des notes terriennes, humus et champignons. Le second nez est plus viandé/animal suivi d'une note fugace de fruits rouges/noirs (mûre, groseille). Au fil des minutes, la prune devient figue puis piment. Une attaque en bouche franche, les tannins surgissant très vite. Beaucoup de puissance, une matière assez massive, signe de jeunesse. La finale est plus en finesse, sur des arômes de fruits noirs.
Sur le fois gras poêlé aux coquillages, le Pommard PC Rugiens 1991. Vendangé "tardivement" (fin septembre). La robe rubis est encore profonde, avec des reflets légèrement orangés. Un premier nez de fruits cuits/confits (figue, orange confite) et de liqueur (mandarine, kirsch), voire pruneau macéré. Le second nez surprend, avec un mélange de truffe (plutôt plus blanche que noire) et de fruits noirs. Une attaque en bouche équilibrée (acidité/tannins), beaucoup de finesse mais supportée par une ligne droite, sans molesse. Finale longue et fraiche, il est qualifié de désaltérant.
Sur le lièvre de Beauce à la royale, le Pommard PC Rugiens 1990. Une robe profonde et peu de traces d'évolution. Le premier nez est discret, mais laisse percer beaucoup de fruits. Le second nez est compoté. Une attaque en bouche souple, ronde, qui s'épanouit sur des tannins présents. Beaucoup d'amplitude en bouche, très grande longueur. Le grand vin de la soirée.
Pour accompagner la pomme de terre cuite au four à la crème de reblochon et lard de Toscane et la tatin sauce au cidre et glace vanille, le Pommard PC Rugiens 1999 (carafé trois heures avant service). La robe est rouge profonde, le nez est fermé bien qu'on devine de la complexité et des fruits noirs qui évoluent vers le bois de réglisse. Une attaque franche, de l'acidité et des tannins à loisirs ! La bouche est ample, puissante. La sensation est telle qu'on se demande s'il n'est pas plus grand que le 1990...
Bref, une excellente soirée avec un petit regret de n'avoir pu gouter le 2005 qui s'annonce lui aussi grandiose...
François