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Bienvenue à toi, aventureux surfeur, qui vient s'échouer en quête de sens gustatif. Ici tu trouveras des récits d'agapes, des notes de dégustations bacchiques et des adresses prometteuses compilées avec amour.

samedi 15 décembre 2007

« Les Gourmets » au Relais Louis XIII

« Les Gourmets » est en fait une amie, qui organise 2 fois par an un dîner de gala dans un grand restaurant parisien.
Après le Meurice en mai dernier, nous voilà donc réunis au Relais Louis XIII (Paris 6ème).

Nous débutons par un verre de Champagne Guy Charlemagne Blanc de Blancs 100% Grand Cru. Il a une belle fraîcheur et en même temps on sent des chardonnays cueillis à maturité. Des notes légèrement toastées et boisées lui apportent de la structure.
Un beau champagne qui accompagne mini-gougères et mini-pizzas fines et « goutues », avant de passer à l’amuse-bouche : Gelée de crustacés avec langoustine et truffe.

On nous apporte le vin blanc : le Viognier « le Pied de Samson » 2005 de Vernay. Beau viognier sec et aromatique ayant assez peu de gras. Une belle structure acide, limite tannique avec une finale sur le kumquat confit.
Ce viognier accompagne 2 plats. En premier la « Classique quenelle de bar de ligne, duxelle de champignon sauce au champagne ».
WAHOUU ! Ca c’est de la quenelle ! Aérienne, moelleuse, bien parfumée. Les champignons ne sont autres que des petites trompettes qui relèvent la sauce au champagne. Le tout donne un plat d’une grande finesse et élégance. Le viognier et la quenelle forment un très beau duo.
Vient ensuite le « Ravioli de homard breton, foie gras et crème de cèpes ». Ce plat m’a laissé moins de souvenirs que la quenelle, même si je l’ai dégusté avec plaisir.

Le sommelier nous présente le vin rouge Pommard 2001 de R. Monnot. Un poil réduit au premier nez, après aération, il révèle un nez assez puissant pour un village, avec des notes d’évolution un peu animales. En bouche, il est amandé, viandé, animal avec un beau fruité groseille et de la fleur de sureau. Bien typé Pommard, plus dans les 1ers crus que dans les villages, je l’ai trouvé beaucoup plus intéressant en bouche qu’au nez.
Arrive le caneton rôti aux épices en 2 services : d’abord les magrets. WAHOUU (bis) ! La viande dans sa structure tient plus du gigot d’agneau que du canard. Mais les arômes typiques du canard sont bien là. Nous vivons un grand moment de cuisine, l’exécution est parfaite.
Canard et pommard font évidemment très bon ménage.
Le deuxième service se présente sous la forme d’une cuisse confite en Parmentier. Le tout surmonté d’une petite salade finement assaisonnée qui apporte de la fraîcheur. Plat gourmand, l’assiette repart propre en cuisine.

Le chariot de fromage vient à nous. Mon choix se porte sur le mont d’or affiné à souhait et vieille mimolette.
Je m’enfonce de plus en plus dans mon fauteuil, une quiétude m’envahissant de plus en plus.
Après que « le Petit Bernard » nous ait fait hurler de rire en nous racontant ses tribulations alors qu’il était coincé dans les aéroports d’Abu Dhabi à cause d’une nappe de brouillard qu’il cherche encore, les histoires autour de la table deviennent un peu plus "olé olé".

C’est donc dans une ambiance euphorique qu'arrive le Millefeuille, crème légère à la vanille Bourbon. Mon mari est un fan du millefeuille et là, il ne tarit pas d’éloges. Le feuilleté est léger, la crème onctueuse, l’ensemble n’est que bonheur.

Avec le café ou le thé de chez Mariage Frères (bien sur, le salon de thé des Grands Augustins étant dans la même rue), nous avons des cannelés, des choux au praliné, des entremets à l’orange, des nougats, mais surtout des truffes à tomber par terre.

Après ce magnifique diner, alors que le restaurant est maintenant vide, le chef Manuel Martinez, nous fait visiter les cuisines lilliputiennes. On se demande bien comment ils font pour sortir d’aussi grands plats d’une si petite cuisine !

Rendez-vous dans 6 mois dans un lieu pour le moment tenu encore secret …. Chuuut !

Gwenola

vendredi 14 décembre 2007

Entre fines bulles

Soirée "Bulles" à la maison. François à la cuisine, moi à la déco et au service. Chacun de nos convives devait apporter une bouteille champenoise.

Le menu est diffusé quelques temps à l'avance afin que tout le monde puisse ramener la précieuse bouteille :

* St Jacques à la couturière et Fraicheur d’huitre au concombre,
* Suprème de volaille aux Corn Flakes, sauce Morilles au Champagne et Pommes dauphines,
* Filet de bœuf en croûte, Sauce bourguignonne et sauce aux airelles, Trévise braisée,
* Mâche en vinaigrette,
* Maroilles, Gouda étuvé et Comté de 26 mois, Truffes de Bourgogne,
* Petits fours frais, Assortiment de fruits exotiques et Chocolats de Michel Chaudun.

Sur les amuse-bouches : un Ultra Brut de Laurent Perrier très frais, aérien, légèrement citronné et qui s’accorde à merveille avec les St Jacques – un Salon 1995 plus brioché, d’aucun l’ont trouvé un peu iodé, belle charpente et fraicheur finale en bouche qui s’accorde bien avec l’huitre.

Avec la volaille: Un Deutz Brut classic très fin, complexe en bouche et très persistant – Un Dom Ruinart 1990 sur des arômes plus évolués, pas encore tertiaires, et qui tapissent doucement le palais. Les deux vins sont très beaux, chacun dans leur style .

Avec la viande : un Rosé de saignée de Duval Leroy un peu en retrait, qui pour moi manque un peu de corps et de complexité - un Bouzy rouge de Benoit Lahaye 2003 qui rappelle un pinot noir des Hautes Côtes de Beaune très léger, fin mais de demi-corps.

Avec le plateau de fromages : La surprise d’Eric, un Pierre Montcuit 1959 de robe dorée évoluée, encore bullé, une belle bouche de rancio léger, typée « savagnin », sans toutefois le côté glycériné un peu sirupeux qui caractérise ce cépage, avec une finale fraiche sur des notes champignonnées. Accord presque magique avec le Gouda et lumineux avec les copeaux de truffe de Bourgogne.
Le Deutz se marie à merveille avec le Maroille. « Si on se marrait pas, ce serait beaucoup moins marrant » (deuxième citation de la soirée ).

Sur les desserts : un Demi-sec d’André Tissier (à Chavot) qui résiste bien au fait de passer après quelques monuments. Une sucrosité bien « dosée » et une bouche fraiche en font un compagnon agréable du dessert.

Merci les gars d'être venus et d'avoir apporté de si bonnes bouteilles. Ce week-end je me suis sacrifiée pour finir les restes, c'était très dur !
Gwenola qui a largement pompé sur les notes de Bruno
Je ne pouvais pas prendre des notes et servir en même temps !

mercredi 5 décembre 2007

Un soir chez Camdeborde

19h, carrefour de l’Odéon à Paris. La faim commence à se faire sentir. « Et si on allait chez Camdeborde ? » « C’est toujours blindé, mais qui ne tente rien n’a rien. »
Coup de chance, il reste une table disponible en terrasse, mais pas de crainte, il y a du chauffage et des plaids.
20h30, début du service. Nous sommes installés à la droite de 3 jeunes italiens et à la gauche de 2 amis d’école qui se retrouvent périodiquement pour un diner à Paris.
Le menu est sur les tables sous forme de carte postale :


Bouillon de volaille, perles du japon, foie gras du Gers, marron et citrouille
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Risotto de céleri rave, pommes ratte, mascarpone, pied de veau
OU œuf au plat à la truffe noire du Vaucluse
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Tranche de gigot de cochon de lait, frite de coing, Chanterelles de Normandie
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Plateau de fromages affinés par la maison Boursault. Pâte de coing
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Pralinette chocolat Guanaja de chez Valrhona, Sorbet lait menthe
Carte des vins en main, que choisir ? Après moult hésitations, nous jetons notre dévolu sur la cuvée Marie 2005 de Charles Hours.
Marie est égale à elle-même : aromatique, mais vive. Le vin n’a pas encore absorbé tout son bois, mais il se boit tout de même très bien.
Arrivent les bouillons qui sont les bienvenus par ce temps (froid, sec mais venteux), le foie gras lui donne de la gourmandise et le marron un air de fête. Il est accompagné de petites gougères qui ajoutent une touche gourmande.
On nous apporte un pain de campagne au levain prédécoupé sur une planche. Ne résistant pas, je prends le crouton. Croustillant, parfaitement cuit. Que c’est bon le bon pain !
Risotto pour mon cher et tendre, œuf pour moi.
L’œuf est recouvert de truffe, je me délecte et Marie se révèle à la hauteur de cette entrée. Je sauce et re-sauce, l’assiette repart presque propre en cuisine.
Suit le gigot de cochon, moelleux à souhait avec ses petites chanterelles et sa tranche de coing en beignet. Là encore, pas de regrets à avoir au niveau du choix du vin, Marie a du répondant face aux champignons et j’ai toujours trouvé un côté coing au jurançon sec.
Nos voisins, un peu en avance sur nous, en sont au fromage. Je ne peux m’empêcher de m’extasier sur le plateau qui est sur leur table et leur demande de ne pas tout manger et de nous en laisser un peu.
La conversation est engagée et comme par un heureux hasard nous voilà partis dans une conversation autour de la gastronomie et des vins.
Le plateau de fromage passe de leur table à la notre. Les fromages sont très bons, le saint Marcelin affiné à souhait, le chaource est crémeux et le reste est tout aussi bon.
Nos voisins demandent la carte des vins pour accompagner leur dessert. Mal élevée comme je suis, je me permets de leur dire que les champagnes non dosés et le chocolat se marient bien. Ils nous proposent de partager une bouteille, proposition à peine formulée qu’elle est acceptée.
Nous commandons le Pinot noir non dosé de Drappier.
Avec ses notes fermentaires et sa fraîcheur un peu mentholée, il accompagne à merveille notre dessert.

Minuit, nous ne sommes plus que tous les quatre dans le restaurant; nous n’avions pas vu le temps passer tellement nous étions absorbés par notre conversation. Nous échangeons nos cartes de visite, promis, nous nous retrouverons une prochaine fois tous les quatre.

Gwenola