Quand on boit un vin de 18 ans, c’est souvent un vin que l’on a bichonné dans sa cave en attendant le bon moment pour l’ouvrir.
Quand on rajoute 19 devant le 18, on pense à la fin de la première guerre mondiale, au dernier poilu qui reste, à mes grands-parents en couche-culottte… Mais quel gout peut avoir un vin de 90 ans ?
La bouteille est cachée, on voit le propriétaire de la bouteille sortir le bilame, puis le tire-bouchon pour extraire le bouchon.
Le breuvage se trouve maintenant dans les verres. La robe est brillante, rubis / grenat , un peu évoluée.
Le nez est complexe, tout plein de fruits (mûre, framboise, groseille), un peu de bois fumé avec une petite pointe de volatile qui lui apporte de la fraîcheur.
En bouche, le fruité domine, puis vient un boisé noble, des notes de thé fumé et un fleuri du type immortelle.
On spécule, qu’est-ce que cela peut être ?
Je me lance, cela me rappelle un Pauillac : Latour ou Pichon-Comtesse ? Un millésime, c’est beau et encore jeune … 1982 ?
E. enlève avec précaution l’écrin et annonce HAUT-BAILLY 1918.
Au Vieux Chêne, c’est le silence, les autres clients qui pensaient se trouver au milieu d’un congrès de pokémons bruyants et enthousiastes se trouvent maintenant dans le silence. On se regarde, s’interroge du regard : « tu as entendu la même chose que moi ? »
On veut voir l’étiquette.. Mais oui, c’est vrai !
On se lève tous et on applaudit. Fin du silence. On se met à tous à parler en même temps et c’est dans un joyeux brouhaha que la soirée se poursuit.
Merci E. de nous avoir fait vivre un si grand moment d’émotion.
Gwenola
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