Son micro-vignoble de 3,8 ha est une enclave dans l’appellation Condrieu.
Château-Grillet, puisqu’il s’agit de lui, est au Viognier ce que la Romanée-Conti est au Pinot Noir : une superbe expression de terroir.
Bien qu’en manque de chef en ce moment, Eric Beaumard peut compter sur sa brigade et nous a orchestré un superbe diner pour accompagner les vins de Madame Baratin.
Carpaccio de langoustines au cédrat et Château-Grillet 2005
Grosses asperges blanches, sauce maltaise et Château-Grillet 2006 (pas encore commercialisé)
Foie de canard poêlé au pain d'épices et Château-Grillet 2003
Suprême de volaille de Bresse à la chutney de morilles et Château-Grillet 2004
Blanc-manger aux amandes douces, saveurs abricot que nous avons accompagné de Zhen Wang (thé blanc au jasmin de la Maison des 3 Thés)
2003 et 2006 sont ceux qui ont été les plus appréciés, tous deux sont élégants et flatteurs avec leurs arômes de mangue, de limette et de thé.
2005 demande plus de temps. Au fil de la soirée il est passé des notes boisées au grain de café pour laisser place à une belle palette d’agrumes (citron vert et kumquat).
Que dire du 2004? Nettement moins flatteur, il est calibré pour la garde : équilibré, tendu et ample en bouche.
Yves Simon, l’invité littéraire, est là pour parler de son dernier livre « Epreuve d’artiste », sorte de biographie façon dictionnaire intime.
Avant le diner, au moment du cocktail, Olivier Barrot nous le présente. Avec son étiquette « intello de gauche », son écriture un peu « alambiquée » et des idées qui me semblaient assez arrêtés d’après ce que j’avais pu lire de lui, je ne savais pas trop comment aborder l’homme.
Etonné que nous l’ayons déjà lu, il me demande si j’ai aimé. Ne me démontant point, je lui réponds « j’ai aimé centaines définitions plus que d’autres, je trouve par exemple celle du « Bonheur » assez alambiquée, pas contre je me suis délectée de celle d’« Obsolète » ».
La conversation est entamée, et je découvre quelqu’un qui est à l’écoute de son public et qui aime échanger. Happé par Olivier Barrot qui veut le présenter aux autres convives, sa charmante compagne me prend en aparté pour me féliciter d’avoir du caractère et de ne pas être hypocrite.
Plus tard dans la soirée, nous reprenons notre conversation pendant les traditionnelles séances de questions / réponses , la poursuivons lorsque je lui demande de dédicacer mon exemplaire et finalement me fait la bise pour me dire au revoir.
Ce matin, un peu vaseuse à cause des vapeurs de Château-Grillet, je reprends la lecture d’"Epreuve d’Artiste" dans le train. La lecture est plus facile, plus compréhensive, plus proche de moi.
Rencontrer l’homme a changé ma façon d’aborder son œuvre.
Gwenola
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