
Autour du 20 de chaque mois une secte, aux rites très anciens et obscurs, se réunit autour de ses deux grands gourous : Eric (Beaumard) et Olivier (Barrot) pour une grande messe.
Eric, qui est également Grand Enchanteur a réussit à faire venir en « guest star » Jean-Philippe Delmas pour nous initier à son breuvage dénommé Château Haut-Brion.
Après la traditionnelle coupe de champagne Diebolt-Valois et ses amuse-bouches, nous nous plaçons religieusement à notre table pour écouter notre grand maître.
- 500 ans d’histoire : de la famille de Pontac à la famille Dillon,
- 2 couleurs : Château Haut-Brion et Château Haut-Brion Blanc,
- Un terroir graveleux, argileux et sableux,
- 43 hectares de Cabernet-Sauvignon, de Merlot et Cabernet Franc,
- 2,7 hectares de Sémillon et Sauvignon,
- Un élevage d’un an (50% de fûts neufs) pour le blanc et de 18 mois pour le rouge,
- Une bouteille de forme « haut-brionesque » qui permet le rangement à la bretonne (dixit notre gourou),
- Enfin, les vins ont été carafés au minimum 2 heures avant d'être servis.
L’officiant Timothée nous apporte, enfin, le premier breuvage : Château Haut-Brion Blanc 2005. Une robe entre or jaune et or blanc. Le nez sauvignonne, puis des notes beurrées, d’amande douce, de baie de cassis se développent pour finir sur le kumquat avec une pointe anisée.
En bouche, c’est la framboise blanche fraîche qui entre la première en scène, puis arrivent le cassis, le kumquat et le beurré. Malgré ses 14°, le vin reste frais en bouche grâce à sa belle acidité.
Une langoustine bretonne rôtie, chutney d’ananas et fenouil braisé, l’accompagnera et lui apportera tension et profondeur.
La structure tannique est encore bien présente, mais c’est ce qu’il faut pour tenir tête au piment d’Espelette qui saupoudre les supions et son risotto au cabernet. Notons qu’un morceau de saucisse aux herbes s’est insidieusement immiscé au milieu des supions.
Il se retrouve marié au canard de Duclair aux poivres torréfiés et son aubergine fumée. Le mariage lui apporte un côté tabac blond que je n’avais pas encore perçu.
Marraine la bonne fée ne s’était point trompée. Le divin nectar s’est habillé d’arômes de type syrah, de poivre moulu, de gousse de vanille Tahiti et de fraise des bois avec une étonnante minéralité.
Accord sublimissime avec un carré de veau de lait (ultra-fondant) aux girolles de Sologne.
Je ne peux m’empêcher de vous relater les mots de notre Eric sur ce divinement divin breuvage « subtil, sensuel, comme lorsque l’on se met sous une couette ». Je tairai le nom du petit plaisantin qui osa ajouter « tout dépend de qui se trouve déjà sous la couette ».
En attendant le dessert, je replonge avec délectation dans mes fonds de verre. Le 95 tend maintenant vers la figue, le pruneau et la banane; le 88 prend des airs de tabac blond et le 82 est déjà vidé.
Le temps s’arrête, doit-il repartir ?
Gwenola
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