Nous quittons Sanzier sous un ciel plombé. "Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle...". L'atmosphère aussi est lourde, orageuse, et quelques gouttes nous accompagnent en direction de l'Ouest. Les quais de Loire (rive gauche) étant fermés pour cause de manifestation cycliste, nous traversons la campagne par des chemins parfois peu balisés (merci Bidule, alias notre GPS...).
Nous arrivons enfin à Béhuard que j'imagine ne jamais voir sous le soleil... Qu'importe ! Les quelques mètres séparant le parking des Tonnelles sont rapidement franchis et nous sommes immédiatement installés dans la petite salle déjà pleine.
Une fois la commande prise, nous nous plongeons dans le livre de cave fort bien fourni et aux tarifs raisonnables. Nous jetons notre dévolu sur une très belle bouteille :
le Savennières Clos du Papillon 2005 du Domaine du Closel.
C'est un bébé qui mérite la carafe et nous le laissons s'ouvrir en dégustant les deux amuse-bouches du jour :
Le Savennières, au départ fermé, commence à s'ouvrir sur un nez d'agrumes (bergamote). Il est riche et ample, avec beaucoup de matière, tout en restant vif et droit. C'est un vin élégant, structuré et long avec une finale légèrement eucalyptus et citron jaune. C'est presqu'un crime de le gouter dès maintenant tant son potentiel de garde est énorme. Cependant, il est très plaisant et n'a pas son pareil pour accompagner les plats qui vont suivre.
Les entrées arrivent : Fricassée d'anguille pour ma chère et tendre, Asperges et coquillages pour moi. Sous cet intitulé lapidaire se cachent des asperges rôties accompagnées de homard, coques, hachis de couteaux et beurre de ciboule. Je me régale. Quant à l'anguille, elle est juste pôelée et arrosée de beurre et persil.
Pour les plats, nous avons fait dans la simplicité : Sandre au beurre blanc et Turbot sauce au citron et amandes fraiches. La cuisson des poissons est parfaite et l'accord turbot/amandes est magique. De plus, le Savennières sublime les saveurs.
Je résiste (oui, j'ai résisté) au plateau de fromages pour garder une place pour le trio de desserts, mon amoureuse se contentant d'un crumble de framboises accompagné d'un verre d'Achillée d'Agnès et René Mosse. C'est un Vin de Table rosé composé de grolleaux gris et noir et gamay en surmaturité (42g de sucre résiduel). Il a été carafé puis remis en bouteille pour le service afin d'éliminer le coté perlant. Il exhale la pèche jaune, le sucre cuit et la figue verte. En bouche, il s'exprime comme un vin moelleux et botrytisé.
Le trio de dessert commence par une compotée abricot/chocolat sur un biscuit sablé. Le mélange de l'abricot compoté et du chocolat coulant est riche et il faut un vin tout aussi riche pour lui tenir tête : le Coteaux du Layon "Les Bruandières" 2005 de Patrick Baudouin. Pourtant, malgré l'ampleur du millésime, le vin reste frais et aérien, avec une bouche très pure. L'accord est parfait, le dessert et le vin se répondant en vagues successives.
Deuxième acte : le fondant et la glace chocolat. Tout est dit dans l'énoncé, c'est le triomphe du cacao, à peine adouci par la crème. Le Layon fait pâle figure... mais je préfère stopper là mes libations, la route étant encore longue jusqu'à notre destination.
Pour finir (tout au moins le croyons-nous...), nous dégustons quelques fraises accompagnée d'un sorbet chocolat blanc à la menthe...
Repus, nous osons cependant gouter le financier (vive le beurre!) et la mini-tartelette pistache caramélisée qui accompagne le café de ma princesse. Bien nous en a pris.
Je n'ose vous dire de vous précipiter en Anjou car l'adresse va disparaitre très bientôt. Mais rassurez-vous ! Elle renaitra à la fin de l'année en plein centre d'Angers. Nous vous tiendrons bien entendu informés de la nouvelle adresse dès que nous la connaitrons.
François
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