Alors que nous sommes à deux pas de chez nous, certains lieux nous transportent hors du temps dans des terres lointaines.
A 20h15 précises, nous entrons dans un lieu où règnent sérénité et bien-être. Ce micro-restaurant de 14 couverts propose un voyage au cœur de la haute gastronomie franco-japonaise le temps d’une envolée de fleurs de cerisiers.
Pour débuter notre voyage, nous prenons un Umeshu (vin de prune) avec quelques biscuits croustillants.
Tandis que les deux serveuses en kimono nous offrent un ballet harmonieux et serein à l’image des envolées de sakura (fleur de cerisier) qui défilent sur un écran au fond de l’établissement, les deux cuisiniers s’affairent derrière le comptoir.
Difficile de se concentrer sur le menu alors que nos sens sont en alerte.
Vin ou Saké ? Nous optons finalement pour un Chablis 1er Cru « L’Homme Mort » 2006 de la Chablisienne.
Le Chablis est fin et rond sur les agrumes, les fleurs blanches, la pêche de vigne et l’orange confite. En bouche, il est ample et aromatique avec une belle longueur avec une finale minérale. C’est un vin tout en pureté, à l’image des lieux.
Départ en douceur avec du Calamar mariné, sauce sésame, radis et concombre.
Frais et iodé, cet amuse-bouche nous emmène en mer.
Pour son entrée, mon Astre choisit des Kushi-age, une spécialité d’Osaka :
(de droite à gauche) shiitake, escargot et foie gras,
tandis que j’opte pour la Terrine de foie gras et anguille fumée, radis marinés comme du gigembre.
Les petites bouchées panées sont riches en saveurs et fondent dans la bouche. Quand à mon entrée, la terre et la mer se marient dans des accords de textures fondantes.
Mon Astre, poursuit avec deux plats marins :
Tartare de Crevettes de Nouvelle-Calédonie et Dorade, pousses de betterave et poireau, tête de crevette frite ;
suivi de Saint Jacques en teppaniyaki, raviole aux champignons, gingembre confit et écume de citron.
Quant à moi, je me dirige plus vers des plats printaniers :
Bar cuit à la vapeur, Saint Jacques, purée de topinambour et peau du topinambour frite.
Puis, le Gigot d’agneau sauce à l’ail, tempura de légumes.
Au Japon, le riz est servi en fin de repas. Mais le riz nature n’étant pas très prisé par les français, les chefs ont imaginé des bouchées de riz avec quelques ingrédients éparpillés :
Chirashi sushi à l’omelette, épinards, carottes et champignons, accompagné de fenouil et betterave façon gingembre mariné. Ce plat, en apparence très simple, nous met une grande claque dans le palais. Le riz est cuit à la perfection. C'est tout simplement le meilleur riz à sushi qu'il nous a été donné de goûter.
Pour se remettre en bouche, Blanc-manger litchi, sorbet litchi, sauce framboise, parfum rose. Fraîcheur et légèreté...
Le dessert, plus franco que nippo : Génoise japonaise (à la farine de riz) à la fraise, confiture de rhubarbe, sauce rhubarbe (dans la pipette) et sorbet fraise.
Et enfin, une madeleine au matcha sortant du four.
Il serait parfaitement égoïste de ne pas vous communiquer l’adresse de ce restaurant de poche. Cependant, on peut raisonnablement penser que trop de publicité ne pourrait que rendre son accès impossible. Aussi, grande est la tentation de la garder secrète.
Une missive bien tournée à notre intention, exprimant votre intérêt, vous ouvrira peut-être les portes du paradis…
Gwenola
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