Dans Paris, au mois d’août, les rues désertes entretiennent la nostalgie des vacances passées. Et après une journée de travail, grande est l’envie de profiter des beaux jours de l’été. Que pourrions-nous désirer ? Une terrasse, de la verdure, une ambiance détendue et de la bonne chère.
Tout cela, nous l’avons trouvé à un jet de pierre des Champs-Elysées, chez Laurent. Discrètement situé derrière les jardins de la plus belle avenue du monde et le théâtre Marigny, Laurent est un bel édifice dont les terrasses du premier étage font envie à ceux qui les découvrent à travers les frondaisons. Malheureusement, ce sont celles des salons qui occupent tout ce niveau. Qu’à cela ne tienne, il y a une grande terrasse bien dissimulée en rez-de-jardin et c’est là que nous nous retrouvons installés ainsi que tous les convives de la soirée. La météo est excellente, la température idéale, tout va bien.
Les mots qui viennent à l’esprit à la lecture de la carte sont fraîcheur et légèreté, tout ce qu’on attend d’une carte d’été.
Départ pour le Sud avec le "Vitello tonnato", romaine à l'huile vierge pour moi. Malgré son aspect roboratif, la sauce au thon est légère et goûtue et aucunement écœurante. De plus, le pain de campagne est un délice et l’assiette repart comme immaculée.
Pour ma Comtesse, Anchois marinés, poivrons rouges et "olivette" confites à l'infusion d'herbes aromatiques. Les anchois sont marinés juste ce qu’il faut pour garder une chair ferme. Délicieuse assiette.
Un petit peu plus d’exotisme pour suivre : des épices tandoori pour le Homard saisi à la plancha et un cornet au sésame de fèves, pois chiches et carottes à l'orientale pour accompagner le classique Turbot en croûte de sel aux épices. L’équilibre entre les épices et la chair puissante du homard est parfait. De plus, l’accompagnement de copeaux d’avocat à l’huile d’amandes, fermes et moelleux à la fois et d’amandes fraîches offre un contraste surprenant avec le homard. C’est un très beau plat.
La carte des vins est bien fournie, les tarifs restent modérés et nous y trouvons une bouteille à même d’accompagner tous les plats de notre menu : le Puligny-Montrachet 1er Cru Les Pucelles 2001 du Domaine Leflaive : un nez très complexe d’agrumes, d’abricot, de cèdre avec une touche végétale (sureau/rhubarbe et amande fraîche) ; une bouche ample, grasse, faisant étrangement penser à du viognier par ses arômes d’abricot ; l’ensemble est très plaisant.
Après tant de plaisir gastronomique, nous attendons impatiemment nos desserts. Sud et exotisme à nouveau : Abricots du Roussillon poêlés au romarin et citron vert, baba à l'amaretto, et Soufflé chaud à la citronnelle, glace au gingembre.
Fraîcheur des saveurs, légèreté… Que demander de plus ? Des vins de dessert peut-être ? Comment résister, surtout quand nous en faisons la demande…
Les verres arrivent, sans indication. A nous de deviner. Nous sommes plus inspirés que lors de notre passage à l’Astrance car nous mettons dans le mille : muscat pour ma Comtesse, Jurançon pour moi. Soit un Mout de raisin partiellement fermenté issu de raisins passerillés, cuvée Murmure d’Automne du Domaine Saint-Georges d’Ibry et le Jurançon Symphonie de Novembre 2005 du Domaine Cauhapé. De quoi terminer de façon plaisante une soirée déjà fort agréable.
Si les influences niçoises du chef sont bien présentes dans ses plats (les câpres au sel), il nous tarde de retourner chez Laurent en hiver pour découvrir toute l’étendue de son talent.
François
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