Le mois d'août à Paris est pour ainsi dire sinistré pour les gastronomes que nous sommes. L'une après l'autre, les adresses que nous convoitons ferment pour leurs congés annuels, ne nous laissant que peu d'alternatives. Ayant déjà épuisé notre quota de palaces pour le mois, nous cherchons fébrilement un lieu digne de nous accueillir et encore ouvert !
Alléluia ! Ce lieu existe !! Tous à La Cagouille !!!
Dans le quartier (à mon gout) peu accueillant de la Gare Montparnasse, au fond d'une placette, se cache ce havre de paix, de gastronomie marine et d'alcools charentais. En effet, les deux spécialités de la maison sont les produits de la mer (avec ou sans coquille) et le cognac. Bovinophiles s'abstenir.
Nous y retrouvons un couple d'amis chers, eux aussi amateurs de vins. Bonne aubaine, la cave de la Cagouille, si elle ne compte pas un millier de références, fourmille de bouteilles recherchées, à des prix parfois élevés, souvent intéressants.
Pour nous mettre en bouche, nous ouvrons une bouteille de Vouvray Pétillant Brut 2005 du Domaine Huet. Le nez est complexe, la bouche est bien équilibrée entre acidité et rondeur. Plus précisément, c'est une belle matière ample soutenue par une forte acidité. Un beau vin qui a encore de l'avenir.
Ce soir nous sommes en mode décontraction, ce qui explique le peu de clichés que nous postons ci-après. Sachez cependant que nous nous sommes régalés (entre autres) avec ces Sardines crues à la charentaise, à peine marinées dans une vinaigrette au balsamique, que nous avons accompagnées avec un Chablis Premier Cru Vaillons 2002 du domaine Raveneau. Le nez est lacté, toffee. A l'aération se dégage du diacétyl. La bouche est plutôt ronde avec toujours ces arômes lactés. Là aussi, le vin mérite encore quelques années d'attente pour bien s'exprimer.
Parmi les plats dégustés, la Daurade farcie en tapenade, accompagnée de capres, est typiquement estivale. Cependant, nous prenons le contrepied de l'accord classique pour commander un vin rouge, le Meursault Côte de Beaune 2003 de Jean-François coche-Dury (JFCD pour les initiés). Un très beau nez fruité et complexe. La bouche est élégante avec de beaux arômes de fruits rouges et noirs. Une belle longueur. Le vin de la soirée qui, avec sa relative douceur, accompagne bien nos plats. Je vous recommande d'ailleurs le filet de mulet "au vert", servi avec une tombée d'épinards.
Un dessert plus tard (Millefeuille aux fraises), nous ne résistons pas à l'attaque du mur de bouteilles de cognac qui jouxte l'entrée de la salle. Afin d'orienter notre choix, nous dégustons plusieurs petites gorgées d'eaux-de-vies de style très différents. Nous choisissons finalement la Grande Champagne 1971 de Jean Grosperrin. Attention, ça cogne ! L'étiquette nous apprend que le degré final n'est dû qu'à l'évaporation naturelle des 37 années de vieillissement en fût. soit, il reste tout de même 65,2% d'alcool... Au final, ce cognac offre un parfum agréable et beaucoup de puissance, à l'image d'un cocktail Molotov explosant en bouche.
Si vous êtes comme nous, vous ne manquerez pas de rendre visite à la Cagouille.
François
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