Après le Berry, Estelle Touzet nous emmène outre-Rhin pour une découverte des vins allemands.
Nous commençons par un vin à la robe or clair et au nez de fruits blancs et jaunes. L'attaque est fraîche et légère, la bouche présente une micro-pointe de gaz, une matière fine et peu ample et une finale sur la fleur de pommier. Très désaltérant.
La première bouchée est un sushi de maquereau revisité. Le poisson est cru, posé sur une crème de riz non vinaigré, et recouvert d'une julienne d'algue nori. Quelques gouttes de wasabi comme condiment. C'est effectivement une réinterprétation du sushi classique, traité en légèreté plutôt qu'en mâche, avec un poisson nature et le wasabi juste dosé pour titiller les papilles.
L'accord redonne de l'acidité et de l'ampleur au vin. Il s'agit évidemment d'un Riesling, le Trabener Kraüterhaus Spätlese Trocken 2009 du Domaine Trossen, une vendange tardive vinifiée en sec (8g de sucres résiduels seulement).
Le second vin a une robe ambre clair. Le nez présente un arôme artificiel de melon très mûr, de kaki et de nèfle. En bouche, l'équilibre est un peu bancal entre acidité amertume et alcool. Une persistance légèrement huileuse. Je suis un peu perplexe...
La seconde bouchée est superbe. Vapeur de cabillaud, morilles, coques et cébettes, jus de kokotxas relevé au chorizo. Pardonnez aux goinfres que nous sommes d'avoir entamé cette exquise composition aux saveurs puissantes avant d'avoir pris le cliché...
L'accord avec le vin est intéressant car il fait ressortir un arôme anisé qui épouse très bien les différents composants de la bouchée. Le vin est un Grüner Veltliner "Smaragd" 2000 du Domaine Freie Weingartner en Wachau.
Wachau... c'est en Autriche, pas en Allemagne !! OK, Estelle a un peu triché en élargissant la zone géographique de cette soirée. Nous lui pardonnons volontiers cette incartade. :)
Le troisième vin présente une robe dorée, aux reflets verdâtres. Le nez est typique des schistes bitumineux, à la fois minéral et pétrolé. L'attaque ne bouche est frizzante, avec un beau sucre aérien malgré les 90g présents. C'est très bien équilibré, beaucoup de classe.
Tiens, déjà le dessert ? Mais pour qui connaît les desserts de Camille Lesecq, pas de problème, bien au contraire. Une "simple" galette feuilletée aux pommes à la crème. C'est tout bonnement divin de gourmandise...
Là-dessus, le Riesling (what else ?) se fait enjôleur, le vin et le dessert se mêlant en bouche en un ballet interminable. Mais peut-il en être autrement quand il s'agit du Brauneberger Juffer Sonnenhur Spätlese 2004 de Fritz Haag ?
Après cet accord magistral, que peut-il y avoir d'autre ? Un vin à la couleur prononcée, au nez puissant d'épices. La bouche est également puissante -en sucre- mais très équilibrée avec une grande longueur.
La dernière bouchée se présente comme une mignardise (double) : Vanille, café, chocolat en petite coque fondante. Mousse vanille parfumée au café sur une coque sablée et sauce chocolat. C'est à la fois léger et croquant. Magique...
L'accord est évidemment parfait sur les arômes torréfiés du vin, le tout prenant une longueur encore plus longue (oui, je sais, c'est redondant, voire pléonastique, mais c'est mon avis). Retour en Autriche avec ce Ruster Eiswein "de Noël" 2003 du Domaine Landauer, vendangé le 25 décembre 2003 à -12°C et qui contient 155g de sucres résiduels.
Après l'outre-Rhin, c'est outre-Atlantique et plus précisément en Californie où nous emmenera Estelle le 5 mai. N'hésitez pas, réservez vos places.
François
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