Certains anniversaires sont plus marquants que d'autres et les passages à la dizaine supérieure en font partie. Celui qui marque mon entrée dans la 6ème restera sans doute dans nos mémoires.
Comme d'habitude, ma Comtesse s'angoisse à l'idée que sa surprise ne soit pas à la hauteur de l’événement et que je sois déçu. Et comme d'habitude, je suis comblé. Mais jugez plutôt...
Après un petit parcours toujours surprise et de nature à m'induire en erreur quant à la destination finale (Petite balade à Château-Thierry et visite de la Cathédrale de Reims), nous arrivons enfin au lieu des réjouissances : Les Crayères.
L'accès se fait directement par les grilles d'entrée du Château qui abrite l'hôtel 5*, le restaurant Le Parc et le bar La Rotonde. A l'arrière du bâtiment, la terrasse majestueuse s'ouvre sur le parc arboré. Flanqué des seules maisons Pommery et Veuve Cliquot, c'est un havre de paix. Un peu à l'écart se trouve l'excellente brasserie Le Jardin (cf. notre dernière visite).
Aujourd'hui, le-dit havre de paix est légèrement troublé par l'édition annuelle du Marché des Producteurs où se retrouvent les fournisseurs de la maison : pains, confitures, produits laitiers, viandes... on peut goûter et faire ses emplettes, ce que ne manquent pas de faire les nombreux Rémois présents... et nous aussi.
Après la promenade, nous faisons un détour par le bar où nous attendent deux verres de champagne Barons de Rothschild pour nous souhaiter la bienvenue. Nous sommes confortablement installés et autour de nous les bouteilles se débouchent : Bollinger R.D. 1988, Vergnon Éloquence Extra Brut...
Mais il est temps de nous préparer pour le dîner. Anniversaire oblige, c'est au restaurant gastronomique (2*) que ma Comtesse m'invite.
Le menu est déjà choisi, reste à éplucher la belle carte des vins qui, région oblige, fait la part belle aux vins de Champagne. Entre grandes maisons et artisans producteurs, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, même les plus modestes. Anniversaire oblige, je fais un caprice : deux bouteilles !
Bouchées apéritives (de bas en haut) : Tartare de girolles, Tartelette au fenouil, Croustillant tourteau/avocat, Croustillant foie gras de canard/gelée de pomme Granny-Smith
Accompagné de sa brioche chaude, il est parfaitement assaisonné et le tartare de girolles est une tuerie.
Le premier vin, destinée à accompagner le foie gras et le plat de viande, est le Champagne "Rosé for Albane" de Pierre Peters.
Une robe rose cuivrée. Un premier nez très floral, expressif sans être puissant, très agréable, racé. La bouche est équilibrée, presque tannique. Acidité maîtrisée et aromatique complexe (pulpe de pomme). C'est une bouche élégante. A l'aération, les fruits rouges se développent au nez et en bouche. Très Bien
Cabillaud de ligne cuit sous un voile d'eau de tomate
Tomates de collection assaisonnées d'un vinaigre de Reims
Une cuisson vapeur à cœur parfaite, des tomates très goûteuses et la petite pointe d'acidité du vinaigre qui relève ce plat fin. Excellent !
Sur ce plat, il faut un vin de caractère mais suffisamment poli pour ne pas écraser les tomates. Mission accomplie avec le Champagne "BAM !" de Tarlant (base 2007/2008, dégorgé en novembre 2014).
Un vin minéral avec une note d'élevage sur le toucher de bulle et une aromatique acide (agrumes/pomme). Beaucoup de caractère et d'élégance. Excellent
Suprêmes de caille de Pel et Der en robe de fleur de courgette
Mini courgettes du village de Romain et velours d'amandes
Là encore, une grande claque tant les assaisonnements sont précis et parfaits. La caille est fondante et les amertumes de la fleur et des mini courgettes donnent un accord surprenant mais délicieux. Le jus est une tuerie !
La cuisson rosée de la viande s'accorde parfaitement avec les fruits rouges du champagne rosé qui entre-temps s'est ouvert.
Retour au Tarlant pour ce petit intermède laitier.
Fraîcheur et légèreté, parfait pour se refaire le palais.
Arrosé de limoncello maison, c'est un dessert fabuleux, tout en contraste et en légèreté.
Nous pensions en avoir terminé, mais...
Anniversaire oblige, le (petit) gâteau d'anniversaire arrive avec sa bougie sur une superbe sculpture en chocolat.
Je pensais être rassasié mais impossible de ne pas le manger, d'autant plus qu'il passe tout seul.
Une chose est certaine, le Parc figure sans conteste dans le trio de nos meilleures tables de l'année. Les 2 macarons pneumatiques attribués à Philippe Mille (ex-second de Yannick Alléno et MOF 2011) sont amplement justifiés et il ne manquerait qu'une petite touche de folie pour passer au niveau supérieur. Mais les Crayères ne sont pas qu'un restaurant. C'est une maison magnifique qui allie excellence du service, confort, quiétude et convivialité.
François
Post-scriptum : ne passez pas à côté du petit-déjeuner ! (cliquez pour agrandir)