Cette année, pour l'anniversaire de Ma Comtesse, j'ai décidé de l'emmener en weekend au bord de la mer, ou plus précisément de l'Océan Atlantique.
Direction La Rochelle. Installation à l'Hotel Accostage puis balade au soleil.
Arrive l'heure du dîner. Nous nos rendons chez Christopher Coutanceau dont la carte est particulièrement séduisante.
Le lieu, en bord de mer, est majestueux. Le décor dynamique fait penser au flux et reflux des marées. Nous sommes dans un royaume marin.
Apéritif au champagne : Pol Roger rosé 2008 et Amour de Deutz 2008. Un beau duo qui met en condition pour la suite.
Les légumes en pickles donnent du peps à la lotte. Le ton est donné.
Simple et efficace... mais deux étoiles quand même.
Ce premier aperçu nous entraîne dans une discussion passionnante et passionnée avec le sommelier pour trouver LA bouteille qui va pouvoir accompagner nos menus. Néanmoins, connaissant les talents de vinificateur de blanc de Thierry Brouin, nous partons sur le Puligny-Montrachet 1er Cru "Les Louves" 2012 du Domaine des Lambrays. Cet assemblage de Folatières et Clos du Cailleret, dû à la faible production du millésime, se révèle bien équilibré entre richesse et élevage maîtrisé.
Première surprise : les pouce-pieds, qu'on ne voit jamais sur les cartes des restaurants et rarement sur les étals des poissonneries. Et pour cause, la sur-pêche a raréfié la population de ce crustacé. Ici, ils sont juste assaisonnés d'un jus au fenouil pour une touche anisée légère. Et évidemment, on mange avec les doigts. Rince-doigts de rigueur. C'est régressif et délicieux.
Le céphalopodomonomaniaque que je suis ne pouvait passer à côté de cette entrée. Sur un rougail de pistes, du calmar, de l'encornet, de l'aillet et un jus de viande dans lequel ont infusé des têtes de turbot. Une tuerie...
En accompagnement, quelques beignets de calmar sauce gribiche.
Premier service : un homard saisi à la plancha à l'huile de gingembre, accompagné de cuisses de grenouilles au beurre d'ail, nappé d'une sauce corail et huile d'olive.
Second service : le même homard saisi avec des chips d'artichauts et un jus de volaille à la vanille et livèche.
Précision des cuissons et des saveurs, c'est beau.
Un filet d'un fort beau gabarit, un jus de poissons de roche au safran, une purée de chou graffiti, des rouleaux de céleri à l'encre de seiche, des artichauts grillés et du poulpe mariné et grillé. C'est le flipper dans la bouche, les goûts et textures vont et viennent, se répondent et forment un ensemble cohérent et savoureux.
Filets marinés, arête grillée, palets de céleri, bigorneaux et une surprenante glace aux bouffis. Servi avec un bouillon d'algues, enoki et tête de sardine. Tout y est, le contrat est rempli de belle façon.
Acidité et amertume fort bien dosées, une petite gourmandise en guise de pré-dessert.
Un gâteau de crêpes soufflées agrémenté de crème montée à la vanille, crème citron, tuile miel et ananas cuit au grog. Sorbet et jus ananas gingembre.
Variation de l’Estran : sous cet intitulé mystérieux se cache un défi lancé par Christopher Coutanceau à son chef pâtissier : créer un dessert inspiré de l'estran. Le résultat est décliné en trois assiettes :
On est plus sur une texture de pain perdu que briochée mais l'accord entre le gout iodé des algues et la caramélisation fonctionne très bien. C'est très gourmand. En revanche, les gouttes de caramel au sel fumé, qui entre parenthèses est une tuerie, laissent un gout de trop peu.
Réaction de ma Comtesse : il faut en faire un pré-dessert, sans rien dévoiler, pour laisser la surprise aux convives. C'est surprenant mais l'accord algue (iode)/citron vert (acidité) fonctionne parfaitement. Waow !
Oui, oui, vous avez bien lu. Sur une mousse de yahourt, des chips de laitue de mer et une bulle de sucre soufflé contenant jus d’huître et de citron. Fraîcheur, douceur, acidité, c'est très surprenant et très très bon.
Après un verre de Coteaux du Layon Saint Lambert "Clos des Bonnes Blanches" du Domaine Ogereau en guise d'accompagnement gourmand de nos desserts, je me laisse tenter par l'impressionnant chariot de cognacs (et autres joyeusetés).
Il ne vous échappera pas que nous avons beaucoup aimé ce dîner. Christopher Coutanceau sublime les poissons et fruits de mer par des préparations osées mais très justes et très bien maîtrisées. Une très belle table à la fois surprenante et gourmande. Sans conteste une de nos tables de l'année. Les deux macarons sont amplement mérités.
François
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